Si l'art absurde est un genre littéraire et théâtral établi, Maroussia Sallent à su adapter ses codes à l'art contemporain et nous propose des expériences spatio-temporelles dans des installations aux frontières du jour et de la nuit.
Son art convoque les fondements et artifices des arts de la scène, du cinéma et de la littérature et ses œuvres, à rebours d'une société de plus en plus dématérialisée et connectée, sont des dispositifs à vivre. Elle hypnotise la sensibilité du spectateur - pour reprendre les termes d'Artaud - avant de le convier à une réflexion plus globale, philosophique, sur le monde où nous évoluons.
Le postulat de l'absurde comme point de départ ( entendons par « absurde » ce qui est senti comme contraire à la raison ) lui permet de proposer des œuvres en forme de brèches dans la réalité qui amènent le spectateur à un sursaut de conscience.
Elle active avec poésie le « désarroi de l'homme, comme étranger face à un monde et une existence dont nous ne saisissons plus le sens », créant la nuit en plein jour ( Extérieur | Nuit à Lectoure ), imprimant de la fumée sur du papier de soie ( Pas de fumée sans feu pour l'UT1 à Toulouse) ou en gravant une plaque de laiton pour tenter d'obtenir une photographie du coucher du soleil ( Reflet du soleil sur la mer ), qui une fois éclairée dans l'espace d'exposition, nous brûle les yeux et devient irregardable.
Dans une profusion de formes et de matériaux très variables Maroussia Sallent travaille nos sens et aiguise notre sensibilité, réinventant les lois de la réalité sur la scène de l'espace d'exposition.
